Actualité fiscale - 15 avril, 2022

Comme de nombreux contribuables, vous restez perplexe devant votre déclaration d’impôt lorsqu’il s’agit de comprendre le fonctionnement d’un avantage fiscal spécifique. En particulier, vous vous interrogez sur les différences qui existent entre la déduction et la réduction d’impôt – deux mécanismes que l’on confond volontiers (parce qu’ils en reviennent tous deux à réduire le montant de l’impôt payé) et qui constituent pourtant des dispositifs bien distincts. Quelles sont ces différences ? Et comment décider de s’orienter vers des déductions ou des réductions fiscales ?

Déductions ou réductions fiscales : quelles sont les différences entre ces deux dispositifs ?

Les spécificités des déductions ou des réductions fiscales peuvent sembler subtiles, mais elles ont toute leur importance… Y compris au moment de faire le choix d’un dispositif fiscal, en bonne entente avec votre conseiller en gestion de patrimoine ! Voyons tout de suite ce qui distingue les déductions ou les réductions fiscales.

1. La déduction fiscale

Le mécanisme de la déduction fiscale consiste à déduire sur le montant des revenus avant le calcul de l’impôt, donc en amont de la déclaration. De sorte que la somme faisant l’objet de la déduction peut être soustraite :

  • du revenu brut global (à l’image d’une pension alimentaire),
  • ou d’un revenu catégoriel (les frais professionnels déduits des traitements et salaires).

Exemples de déductions fiscales :

La déduction d’impôt concerne l’ensemble des foyers imposables. Pour autant, elle s’adresse en priorité aux ménages les plus lourdement imposés. Car les montants qu’il est possible de déduire des revenus à déclarer ne sont pas toujours plafonnés. Et, lorsqu’ils le sont, ils bénéficient de plafonds assez élevés.

En outre, plus la tranche d’imposition est élevée et plus l’économie réalisée est importante. Par exemple, pour 1 000 € versés sur un plan d’épargne retraite, la déduction atteint :

  • 140 € pour la tranche à 14 %,
  • 300 € pour la tranche à 30 %,
  • 410 € pour la tranche à 41 %,
  • et 450 € pour la tranche à 45 %.

L’économie peut donc s’avérer importante.

2. La réduction fiscale

Le mécanisme de réduction fiscale permet de retrancher une somme de l’impôt à payer, une fois la déclaration de revenus terminée et l’ensemble des déductions appliquées ( déduction des revenus). Elle intervient donc après le calcul de l’impôt sur le revenu. Ce qui en revient, concrètement, à diminuer (voire annuler, dans certains cas) l’impôt dû.

Exemples de réductions fiscales :

  • Les dons aux associations
  • Les montants défiscalisés dans l’immobilier locatif (Pinel, Denormandie…)
  • Les sommes investies dans les PME
  • Les frais liés à l’hébergement d’une personne dépendante, etc.

La réduction d’impôt concerne exclusivement les foyers imposables. Elle a toutefois une particularité à prendre en compte lorsqu’on s’interroge sur le choix des déductions ou des réductions fiscales : il n’existe pas de système de compensation lorsque le montant de la réduction est supérieur à l’impôt dû. Ce qui signifie qu’il faut payer plus d’impôts que le montant permis par l’avantage fiscal pour pouvoir en profiter pleinement.

Par exemple, si vous bénéficiez d’une réduction de 5 000 € dans le cadre d’un investissement Pinel et que le montant de votre impôt s’élève à 4 000 €, vous « perdez » les 1 000 € de différence. De plus, la réduction n’est pas reportable sur l’année suivante.

Attention à une particularité qui touche aussi bien les déductions ou les réductions fiscales : conservez précieusement les justificatifs des dépenses et des frais concernés. Ceux-ci vous seront demandés en cas de contrôle par l’administration fiscale !

3. Une troisième option fiscale : le crédit d’impôt

Au-delà des déductions et des réductions fiscales, sachez qu’il existe une troisième option : le crédit d’impôt. Proche de la réduction fiscale, ce mécanisme consiste en une somme que l’on retranche de l’impôt à payer. Il s’adresse à l’ensemble des foyers fiscaux (imposables ou non).

Exemples :

  • Les frais de garde d’enfants
  • L’embauche d’un salarié à domicile
  • Certains travaux réalisés dans la résidence principale, etc.

Toutefois, contrairement à ce qu’il se passe avec la réduction fiscale, dans le cadre du crédit d’impôt l’éventuel surplus est remboursé par l’administration fiscale (avec un seuil minimal de 8 €). Depuis la mise en place du prélèvement à la source, les crédits récurrents donnent lieu au versement d’un acompte de 60 % à la mi-janvier, dont le montant est évalué sur la base de la déclaration de revenus précédente.

Exemple : vous bénéficiez d’un crédit d’impôt de 2 000 € suite à des travaux réalisés dans votre résidence principale, et votre impôt s’élève à 1 500 €. Le fisc vous rembourse la somme de 500 €.

Déductions ou réductions fiscales : quel est le meilleur mécanisme ?

Vous l’aurez compris : les déductions ou réductions fiscales ne fonctionnent pas de la même manière. Il est donc normal de vous interroger, en amont, sur les bons choix à faire :

  • Faut-il vous orienter vers des placements qui vont générer des réductions fiscales ?
  • Ou préférer des investissements susceptibles de produire des montants à déduire de vos revenus à déclarer ?

Le choix d’un dispositif fiscal est motivé, le plus souvent, par le montant de l’économie d’impôt que l’on souhaite réaliser (sans omettre de tenir compte du plafonnement des niches fiscales, fixé à 10 000 € par an). Si vous êtes dans ce cas, la déduction fiscale revêt un avantage immédiat sur la déclaration d’impôt, surtout si elle vous permet de tomber dans une tranche inférieure d’imposition.

Néanmoins, l’économie à court terme ne doit pas constituer votre seule motivation : vous pouvez aussi intégrer, à votre réflexion, des paramètres comme vos objectifs de vie à long terme, votre situation patrimoniale, etc. À ce titre, la réduction d’impôt s’inscrit plutôt dans une stratégie d’optimisation fiscale multiple.

La préférence donnée aux déductions ou réductions fiscales pourra ainsi se faire, par exemple, en fonction de votre volonté de vous constituer un patrimoine ou de préparer votre retraite, de réduire votre impôt immédiatement, ou encore de bénéficier de la meilleure optimisation fiscale possible. Mais puisqu’il n’existe pas de solution « idéale », le mieux est encore de discuter de votre projet avec votre conseiller en gestion de patrimoine, afin de trouver, ensemble, la solution qui correspond à vos besoins.

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